De rares combats
Il est très rare que deux dragons en viennent à s’affronter. En effet, ces animaux intelligents ont parfaitement conscience du danger d’une telle rencontre : nul adversaire n’est plus redoutable pour un dragon que l’un de ses semblables, car même le vainqueur ressort généralement très mal en point d’un duel de ce genre. Cependant, quand ils ne parviennent pas à s’entendre, le combat semble parfois la seule solution.
Avant d’en venir aux griffes, les dragons explorent toutes les autres possibilités pour s’entendre. Ils essayeront de discuter et de trouver un compromis, de démêler la situation par la ruse, la flatterie ou le mensonge, ou prendront la fuite. Si toutes les tentatives pour s’entendre aboutissent à des échecs et que la patience des dragons est à bout, ils engagent finalement le combat.
Dès cet instant, plus aucun retour en arrière n’est possible : dans la quasi-totalité des cas, la bataille se termine par la mort d’un des combattants.
Dents et griffes, mais pas seulement...
Pour mener à bien ces combats, mais aussi pour attaquer ou se défendre contre d’autres créatures, le dragon possède de nombreuses armes très efficaces. Parmi elles, on retrouve ses cornes, excroissances osseuses du crâne poussant sans cesse. Elles ne tombent pas et peuvent donc devenir gigantesques au fur et à mesure que le dragon vieilli. Ce dernier se sert de ses cornes pour terrasser un rival à la saison des amours, quand les mâles se livrent à des combats. C’est aussi un bon moyen de défendre sa nuque.
Une autre arme à laquelle on pense moins est la queue du dragon, alors qu’un seul coup peut être fatal. Une queue de dragon peut être fourchue, pointue comme une flèche, hérissée de piquants ou terminée par une sorte de boulet capable d'écraser les os. Certaines espèces enroulent leur queue autour de leurs victimes pour les étouffer.
Les dragons peuvent aussi utiliser leurs ailes comme arme de combat, mais seulement s’ils se sentent véritablement proche de la mort. En effet, la membrane de l'aile est très facilement dommageable à comparer au reste du corps du dragon et si elle se déchire, il prendra beaucoup de temps à guérir. Il prend également le risque de ne jamais voler à nouveau si son aile ne guérit pas correctement. Face à une attaque au sol, le dragon évitera l'ennemi en s'envolant dans les airs, menant ainsi une attaque aérienne. Si, par contre, le dragon est pris au sol, il repliera ses ailes contre lui et utilisera son souffle contre l'attaquant.
Le dragon peut également compter sur sa mâchoire puissante et ses griffes acérées, qui lui permettent déjà à elles seules de surpasser physiquement à peu près n'importe quelle bête.
Les souffles
Feu
Lors de la digestion, un gaz, connu sous le nom de méthane (CH4), se forme. Les dragons, contrairement aux humains et aux autres animaux, emmagasineront ce gaz dans une poche. Du phosphore (P4), qui a la propriété de prendre feu au contact de l'air, sera également extrait des aliments ingérés par le dragon, et sera stocké dans une autre poche. Lorsque le dragon voudra cracher du feu, le méthane sera relâché dans l’air par l’un des deux orifices situés aux coins des lèvres, puis une fois diffusé, le phosphore sera projeté par l’autre orifice avant de s’enflammer au contact de l’air et d’embraser le méthane.
Glace
Quelques dragons crachent un cône de froid, l'explication pour ceci réside également dans la nourriture que le dragon ingère, mais aussi dans l’air qu’il respire (l’air contient un très faible taux d’azote, mais le dragon possède tout de même un système de filtration de l’air lui permettant d’extraire ce gaz). En effet, la nourriture sera décomposée dans l'estomac pour la nutrition, mais les restes subiront des réactions chimiques les transformant en gaz, l'azote (N2). Ce dernier sera ensuite compressé par des muscles extrêmement forts, exactement comme la base d'un système de réfrigération, après avoir été stocké dans une poche. Quand le dragon aura besoin de geler un adversaire, l'azote fortement comprimé, qui aura presque atteint l'état liquide, sera relâché et projeté par les orifices buccaux. En entrant en contact avec l’air, il décompressera à une vitesse inimaginable, absorbant toute la chaleur autour de lui. Ceci causera une baisse de la température du souffle à -50°C. L’animal qui subira le souffle, sera, au moins, sérieusement commotionné, au pire, mort.
Eau
Ce souffle est principalement retrouvé chez les dragons aquatiques ou dont le milieu de vie est proche d’une importante source d’eau. Ces dragons sont capables de stocker dans une poche à trois chambres l’eau ingérée. L’eau arrivera d’abord dans la première chambre de la poche, et s’écoulera également dans la deuxième chambre, située à côté de la première. Une fois cette deuxième chambre remplie, son accès sera coupé grâce à une paroi osseuse pivotante à cause de la poussée de l’eau. Le liquide s’écoulera alors dans la troisième chambre située au-dessus des deux autres, et qui contient de l’air. Plus l’eau va remplir la chambre et plus l’air va être compressé, jusqu’à devenir aussi dur qu’un mur de brique. L’air faisant un mur et l’eau ne pouvant redescendre dans les chambres précédentes, une pression va se créer et l’eau s’engouffrera dans un tube relié aux orifices buccaux du dragon. Celui-ci n’aura qu’à les ouvrir pour laisser s’échapper un puissant jet d’eau. La pression dans les trois chambres retombera alors, permettant au cycle de se répéter.
Acide
Comme tous les animaux, le dragon produit de l'acide gastrique pour digérer. Les dragons qui peuvent cracher de l'acide ont un organe spécial qui produit un acide puissant, l’acide chlorhydrique (HCl). Une fois la digestion terminé, l'acide est récupéré et dirigé vers une plus grosse poche, reliée à la gueule par un tube. Quand il souhaite projeter son acide sur quelque chose ou quelqu’un, il n’a qu’à contracter sa poche à acide, le propulsant ainsi par ses orifices buccaux sur sa cible. L'adversaire, même avec la meilleure armure, sera gravement brulé.
Air
Ce souffle, moins puissant que les autres, est le plus simple et le plus rapide à régénérer. En effet le dragon est capable de stocker une grande quantité d’air dans une poche entourée de puissants muscles, qui vont se contracter et comprimer l’air de la poche, jusqu’à ce qu’il soit dur comme du béton. Le dragon pourra alors libérer un puissant jet d’air sur son adversaire, capable de le pousser et le mettre à terre, ou, pour un animal trop proche du dragon ou petit, de lui briser des os, voire même, de le tuer.
Une puissante arme
L’arme dont je vais maintenant vous parler n’est pas un souffle, c’est l’électricité. En effet, certains dragons semblables à des anguilles électriques possèdent trois organes spéciaux, capables de produire de l'électricité. Il s'agit en fait de muscles modifiés, qui se trouvent à l'arrière de leur corps. Ces organes sont formés de cellules particulières, les électrocytes, ou plaques électriques, qui fonctionnent un peu comme une pile électrique. Ces cellules sont capables de déplacer des ions au travers de leur membrane, ce qui génère un courant électrique très faible. Cependant, le nombre important de cellules reliées entre elles permet l’addition des tensions électriques, un peu comme des piles montées en série.
Le dragon électrique peut ainsi générer des décharges de plusieurs milliers de volts : 6kV, soit 10 fois plus que l’anguille électrique, qui peut assommer un gros mammifère, ou tuer un animal de la taille d'un être humain.
Autant vous dire que les dragons électriques sont les plus puissants et ne connaissent aucun prédateur, puisqu’ils sont protégés de leurs propres décharges par leur peau, très épaisse, et isolante.
« Qui dragon cherche, la mort trouve »